Il paraît que saint Didier enseignait encore les lettres humaines, après qu’il eut été élevé à l’épiscopat. Il était persuadé sans doute qu’on peut en tirer de grands avantages, pour éclaircir les vérités de la religion. Des personnes malveillantes prirent de là occasion de le décrier auprès de saint Grégoire. Le saint Pape reconnut bientôt la vérité et rendit publiquement justice à l’évêque de Vienne.
Brunehaut gouvernait alors en souveraine, sous le nom de ses deux fils Théodebert, roi d’Austrasie, et Thierry, roi de Bourgogne. Divers désordres dont on l’accusait excitèrent le zèle de Didier, qui toutefois se conduisit avec beaucoup de prudence. Cette princesse, connaissant les sentiments du saint évêque, résolut de le perdre. Un sermon sur la chasteté qu’il prêcha en sa présence et en celle de Thierry, lui en fournit bientôt l’occasion. Le prédicateur n’avait pourtant rien dit qui ne fût dans saint Paul. Mais la vengeance est aveugle et fait trouver du crime partout. Trois assassins eurent l’ordre l’aller attendre sur la route, lorsqu’il retournerait à son église.
Ils le massacrèrent dans un village de la principauté de Dombes, appelé aujourd’hui Saint-Didier-de-Chalaronne