
Après avoir employé en vain les plus séduisantes promesses, il l'expose à la dent des bêtes féroces ; il lui fait subir les divers supplices de la roue, du chevalet, du feu, et d'autres encore ; chaque tourment aboutit à une miraculeuse victoire. Le héros chrétien est reconduit en prison, où il passe quatorze jours dans les privations et les souffrances. L'Épiphanie approchait, et Dieu fournit à Son martyr la force et les moyens de la célébrer ; il n'y avait point d'autel, et le cachot infect n'était pas approprié au sacrifice : "Ma poitrine, dit le Saint à ses disciples inquiets, servira d'autel, et vous qui m'entourez, vous formerez le temple qui nous dérobera aux regards des profanes."
Une dernière fois, Lucien est appelé devant le tyran, qui l'interroge :
"Quelle est ta patrie ?
- Je suis chrétien !
- Quelle est ta profession ?
- Je suis chrétien !
- Qui t'a donné le jour ?
- Je suis chrétien !"
Est-il rien de plus sublime que cette réponse ? Elle fut bientôt suivie de la récompense, car Lucien jeté à la mer après avoir été attaché à une pierre énorme, consomma ainsi son sacrifice.
Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Abbé Jaud